Dossier Vaccins

Le protéger et protéger les autres

Mis au point depuis le siècle dernier, les vaccins font partie des «thérapeutiques» qui ont énormément progressé. Ils protègent aujourd’hui des enfants et des adultes de maladies mortelles contre lesquelles il n’existe pas de traitement. Ils vont donc bien au-delà du simple adage : mieux vaut prévenir que guérir.

Les vaccins font partie du domaine de la prévention. Ils permettent de protéger contre des maladies dites historiques, qui ont fait beaucoup de ravages et qui, maintenant, justement grâce à la vaccination, deviennent très rares. Pourtant, de ces vaccins, nous n’en connaissons souvent que des initiales. Ainsi, qui sait ce que signifie le DTCP-Hib ? Savez-vous ce qu’est le tétanos, la diphtérie, la rubéole ou la méningite à Hæmophilus de type b ? Tout un tas de « méchantes » maladies que la vaccination nous a permis d’oublier. Mais un rappel s’impose.

Le vaccin, « inoffensif sosie » de microbes virulents

Certaines maladies sont dites immunisantes. C’est-à-dire que lorsque l’enfant est malade une première fois, il ne peut pas l’être une seconde. Il développe des anticorps contre le microbe (virus ou bactérie) responsable de la maladie et ces anticorps le protègent pour la vie. C’est ce principe que les chercheurs en vaccinologie ont cherché à reproduire : faire fabriquer par l’organisme des anticorps contre de nombreuses maladies mortelles, mais sans être malade au préalable. Pour ceci, ils injectent chez la personne à vacciner le virus ou la bactérie neutralisés. Le microbe est très atténué, grâce à des mutations successives, voire carrément tué. Une autre solution consiste à fabriquer un sosie ou une partie de ces microbes par génie génétique. Cette copie est inoffensive. Le corps fabrique ainsi les anticorps qui vont reconnaître le microbe dès qu’il pénètre dans le corps et le détruire avant qu’il n’ait pu déclencher la maladie. Des effets indésirables bénins comme une fièvre, des ganglions ou un état grognon peuvent survenir après l’injection. Ils montrent que l’organisme de l’enfant est en train de construire ses défenses.

Une primovaccination et des rappels

Les premières injections d’un vaccin doivent permettre d’obtenir des taux d’anticorps rapidement élevés et suffisants pour être protecteurs. C’est ce que l’on appelle la primovaccination ; elle s’effectue avec une ou plusieurs injections à très peu de temps d’intervalle. Puis, pour entretenir un taux d’anticorps suffisant, le médecin effectue des rappels. L’organisme à nouveau en contact avec le microbe fabrique des anticorps protecteurs parfois pour le restant de la vie. Ainsi, certains vaccins comme ceux contre la rubéole ou contre l’hépatite B sont réalisés pendant la petite enfance pour protéger l’individu pendant l’adolescence et l’âge adulte. Il est en effet plus facile de vacciner les enfants lorsqu’ils sont petits, en même temps que les autres maladies. De plus le suivi est bien réalisé par les parents pendant l’enfance et abandonné petit à petit pendant l’âge adulte. Par exemple, peu d’adultes sont à jour de leur vaccin contre le tétanos ou la diphtérie.

Des combinaisons de plus en plus complètes

Les vaccins se présentent le plus souvent sous forme injectable. Il est possible de les combiner pour obtenir des vaccins pentavalents DTCP-Hib (protection contre 5 maladies : la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les infections invasives à Hæmophilus de type b), ou hexavalents DTCP-Hib-HepB (protection contre 6 maladies : les mêmes + l’hépatite B). Le vaccin ROR protège contre trois maladies : la rougeole, les oreillons et la rubéole. Les combinaisons limitent le nombre d’injection qui est réduit au minimum. Il est aussi possible de réduire la douleur de la piqûre par une anesthésie préalable de la peau mais ceci n’empêche pas la douleur due à l’expansion des tissus situés sous la peau. Un médicament contre la douleur (paracétamol) donné une heure avant rend le vaccin moins douloureux. Donné après, il limite l’apparition d’une fièvre et la douleur locale.

Faire disparaître une maladie

La vaccination a pour intérêt de protéger un individu contre des maladies graves pour lesquelles il n’existe pas de traitement. Elle a l’avantage de protéger aussi toute une population. Si un grand nombre de personnes est vacciné (la couverture vaccinale), généralement plus de 95 %, cela fait disparaître la maladie. Cela a été le cas de la variole. À l’inverse, malgré la gratuité du vaccin, la couverture vaccinale de la rougeole ne dépasse pas 85 % et cette maladie est même en recrudescence. La vaccination est donc aussi un acte solidaire, afin de protéger la communauté et les futures générations. Ainsi, les petits garçons sont vaccinés contre la rubéole alors qu’elle touche gravement les femmes enceintes uniquement, ceci dans l’objectif de réduire le nombre de virus de la rubéole en circulation dans la population.

Les vaccins du futur

Des vaccins contre d’autres maladies fréquentes et graves sont à l’étude. Les médecins recherchent par exemple des vaccins contre la bronchiolite (virus respiratoire syncitial), l’asthme, le paludisme ou le cancer du sein. Pour protéger l’enfant avant même sa naissance, des chercheurs travaillent sur un vaccin prénatal, afin d’éviter la transmission d’infections de la mère à l’enfant comme l’hépatite B ou le sida.

Rédaction : Equipe enjoy family – Organisateur du salon Baby et spécialiste de la parentalité et de la petite enfance (0-3 ans) auprès du grand public et des professionnels

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