La toux, expression bruyante de nombreuses maladies

La toux est le symptôme principal en pneumologie et en ORL. Il s’agit d’un phénomène réflexe, qui constitue un moyen de défense de l’organisme. Elle ne doit donc pas être systématiquement combattue.

La toux est un symptôme très fréquent, qui accompagne de nombreuses affections respiratoires, banales ou plus sévères.

C’est un acte réflexe. Elle est provoquée par la stimulation de récepteurs présents à tous les niveaux des voies aériennes, au niveau du nez, des bronches, de la trachée, et même des oreilles… Ainsi, le simple fait d’introduire un coton-tige dans le conduit de l’oreille provoque une toux chez certaines personnes. Ce réflexe constitue souvent un mécanisme de défense. En effet, la toux permet d’expulser des sécrétions ou des corps étrangers qui encombrent l’appareil respiratoire.

Toux grasse de la rhinite, toux sèche de la bronchite

La toux peut accompagner une pathologie aiguë, en particulier les infections hivernales virales telles que les rhinites ou les bronchites.
Au cours des rhinites, la toux est due à l’écoulement des sécrétions nasales dans la gorge, c’est ce qu’on appelle l’écoulement postérieur ; elle est alors plutôt grasse. Quand l’enfant tousse, cela “décolle” les sécrétions et facilite leur évacuation soit à l’extérieur (en crachant) soit par les voies digestives (en avalant). Cette toux survient pendant la journée, au moment du coucher ou du lever.
Au cours des bronchites, la toux est la conséquence de l’inflammation des bronches. Elle est volontiers sèche au début, puis devient grasse en raison de l’hypersécrétion de mucus qui s’ensuit.
Ces deux types d’infections respiratoires, compte tenu de leur origine virale, ne nécessitent généralement pas la prise d’antibiotiques. Ils n’ont aucune action sur les virus et ne raccourcissent en rien la durée de l’épisode infectieux. Le traitement se fonde essentiellement sur le lavage et la désinfection des fosses nasales.
Ces épisodes de rhinite et de bronchites peuvent se répéter deux ou trois fois par an, surtout durant l’automne et l’hiver, sans que cela soit inquiétant.

Toux et sifflements : la bronchiolite

Un mécanisme identique est retrouvé au cours des bronchiolites, infection virale épidémique entre les mois d’octobre et de janvier. Le VRS (Virus Respiratoire Syncitial), responsable de bronchiolites est en effet très contagieux et affectionne les grandes métropoles et les collectivités d’enfants. Il se transmet par les mains et par la toux. La bronchiolite touche les enfants de moins de deux ans. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une inflammation des bronchioles, petites bronches situées à l’extrémité de l’arbre respiratoire.
Cette inflammation provoque un rétrécissement des bronchioles avec obstruction par des sécrétions. 48 heures après une simple rhinite, bébé commence à tousser et sa respiration s’accélère. Il respire plus vite pour compenser le rétrécissement des bronchioles où l’air passe moins bien. Au moment de l’expiration, le passage de l’air par ces bronchioles rétrécies produit des sifflements, perçus par votre médecin avec un stéthoscope ou même entendus à l’oreille : c’est le wheezing.
La fièvre est généralement peu importante (38°C). Les signes durent environ une semaine et le plus souvent bébé peut rester à la maison. Si la gêne respiratoire est importante, elle peut aboutir à un épuisement de l’enfant qui n’aura même plus la force de manger. L’hospitalisation s’impose.
Le traitement essentiel est la kinésithérapie respiratoire qui permet l’évacuation des sécrétions bronchiques.

Toux rauque comme un aboiement

Une toux aiguë d’un bébé peut également traduire une affection purement ORL, telle qu’une laryngite. La toux est alors rauque et ressemble à un aboiement. Elle s’accompagne d’une difficulté importante à inspirer ce qui nécessite un traitement en urgence.
Une toux survenant par quintes bruyantes doit aussi faire évoquer l’inhalation d’un corps étranger, comme la classique cacahuète. Souvent son inhalation passe inaperçue.
Si la cacahuète bouche partiellement une bronche, l’enfant va tousser bruyamment, ce réflexe visant à l’expulser. En revanche si l’objet inhalé est plus gros et bouche complètement la trachée, l’enfant ne parvient plus à respirer et s’étouffe.
Il faut pratiquer immédiatement la manœuvre de HEIMLICH et prévenir le 15.

Quand la toux persiste…

A côté des toux aiguës, un enfant peut présenter une toux chronique. Cela signifie qu’elle persiste pendant plus de 4 semaines ou se répète régulièrement ce qui gêne sa vie quotidienne, tout comme celle de ses parents. Là encore les causes sont multiples. Elles peuvent être ORL ou bronchopulmonaires.
Le diagnostic précis de la maladie en cause est plus difficile, mais il est absolument indispensable car lui seul permettra ensuite de proposer un traitement adapté. Il faut donc consulter votre médecin ou votre pédiatre si une toux se répète et ne pas la mettre sur le compte de la pollution ou d’une bronchite traînante.

Certaines caractéristiques de la  toux peuvent orienter :

  • une toux chronique plutôt grasse survenant durant la journée évoque une pathologie ORL, comme une rhinosinusite chronique. L’enfant ne tousse pas à l’effort ni pendant son sommeil.
  • une toux sèche, nocturne, qui réveille les parents mais pas l’enfant, plus ou moins accompagnée de sifflements lors de la respiration évoque un asthme,
  • une toux sèche, survenant la nuit lorsque l’enfant est couché peut être causée par un reflux gastro-oesophagien. Le contenu irritant de l’estomac remonte vers la gorge à la faveur de la position couchée et déclenche un réflexe de toux.

Les infos +

Bronchiolite : votre médecin décidera une hospitalisation si

  • bébé a moins de 3 mois ou s’il est né prématuré
  • il a déjà présenté des problèmes pulmonaires
  • il respire trop vite (plus de 60 cycles inspiration-expiration par minute)
  • il s’épuise.

Deux signes sont révélateurs

  • il se nourrit difficilement
  • il est pâle voire cyanosé, avec des sueurs.

Faut-il humidifier l’air ?

L’humidification de l’air peut aider dans certaines pathologies laryngées ou ORL aiguës.
En cas de laryngite par exemple, faire tourner à toute vapeur la cocotte-minute peut soulager l’enfant en attendant l’arrivée du médecin.
Mais dans les toux chroniques, l’humification de l’air peut se révéler nocive si l’enfant est allergique aux acariens. Ces derniers, qui aiment la chaleur et l’humidité, ont alors tendance à se multiplier et à aggraver les symptômes.
Il vaut mieux humidifier le nez par des pulvérisations de solutions nasales (sérum physiologique, eau de mer stérile ou solution avec désinfectant).

Il tousse et en plus il vomit !

Cela ne doit pas vous inquiéter. La toux peut s’accompagner de vomissements de glaires, qui témoignent d’une inflammation au niveau des bronches. Cette dernière provoque une hypersécrétion de mucus, qui va remonter dans la trachée (les petits cils qui tapissent la muqueuse des bronches font leur travail d’évacuation) puis être dégluti. Ces glaires se retrouvent dans l’estomac mais ne sont pas digérées. Lors des efforts de toux, l’enfant a alors des vomissements glaireux, souvent impressionnants.

Attention aux irritants

Les irritants, au premier plan le tabac sont doublement néfastes. Ils augmentent le risque d’infection respiratoire et ils en aggravent et prolongent les manifestations.
Il faut donc absolument s’abstenir de fumer dans les pièces où vit votre enfant, cela préservera ses poumons et aussi les vôtres. Pensez également à l’hygiène de la maison… Retrouvez nos conseils sur notre blog grossesse.

Rédaction : Equipe enjoy family – Organisateur du salon Baby et spécialiste de la parentalité et de la petite enfance (0-3 ans) auprès du grand public et des professionnels

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