On tourne autour du pot

Par Astrid CHARLERY, Journaliste spécialisée dans l’enfance

Devenir propre signifie simplement que l’on grandit. C’est un acte naturel qui demande à l’enfant un contrôle des organes concernés, donc une certaine maturité.

L’apprentissage est souvent sujet à des pressions sociales. N’écoutez pas les remarques de l’entourage car là plus qu’ailleurs il n’y a pas de règle. Certains enfants ne supportent pas d’être souillés et l’humidité des couches les gêne. D’autres paraissent s’en moquer et ne manifestent pas de réactions spéciales. Dans ce rapport au corps, c’est le développement de l’autonomie qui est en jeu. Mais le contexte affectif et la confiance que vous mettrez dans votre enfant
seront des atouts de la réussite.Il s’agit de créer un environnement psychologiquement sécurisant.

Attendre le bon moment

L’acquisition de la propreté se fait en général entre un an et trois ans. Elle s’étale sur quelques jours. Le bébé doit avoir atteint une certaine maturité physiologique neuromusculaire. Le contrôle des muscles du rectum se fait en général avant celui de la vessie. L’enfant a conscience de la pression du contenu du côlon. Son désir de défécation est ressenti parce que son système nerveux est suffisamment développé. Le désir de se soulager est aussi lié à son horloge interne. L’observation de votre enfant vous donne des indices pour choisir les moments les plus propices pour proposer le pot. Le contrôle de la vessie demande plus de maturité parce qu’uriner revient plus régulièrement et que les relâchements sont plus fréquents. Enfin l’enfant doit comprendre,ce qu’on attend de lui. C’est la maturité intellectuelle. Il a intégré le sens des mots, pipi, caca, toilettes… et doit être capable de faire savoir quand il a envie.

Techniques et mode d’emploi

Proposez le pot une fois quotidiennement, vers dix mois quand vous êtes assuré du tonus dorsal et de la bonne assise de votre enfant. C’est une approche en douceur. Choisissez un outil stable, aux couleurs vives attractives. Au moment de l’apprentissage, si vous devez voyager, emportez-le. Préparez votre enfant. Employez le vocabulaire courant. Expliquez lui qu’il va faire comme les grands : apprendre à ne plus porter de couches. C’est plus pratique et plus agréable !Au début laissez le jouer avec le pot pour qu’il l’apprivoise. S’il refuse deux ou trois fois de s’asseoir dessus, c’est qu’il n’est pas prêt ! Proposez un rituel autour d’une comptine, puis une histoire racontée pour passer le temps et qu’il ne s’ennuie pas. En effet, le petit a bien d’autres centres d’intérêt que de rester assis sans rien faire ! Les séances doivent rester courtes, de trois à dix minutes maximum. En parallèle, vers 15 ou 18 mois laissez des moments dans la journée où l’enfant se promènera à la maison sans couche. Offrez-lui pour l’occasion une jolie petite culotte ou un vrai slip et mettez lui des vêtements pratiques qui facilitent le déshabillage.
Demandez de temps en temps au bébé s’il a envie de faire pipi ou caca Apprenez lui à s’essuyer, systématiquement. Quant au petit garçon, s’il veut faire pipi debout, offrez lui un
marchepied pour qu’il s’essaye directement dans la cuvette. Videz le pot avec bébé, qu’il apprenne à tirer la chasse. C’est un jeu pour lui et une bonne habitude à prendre. Celle sans doute qui fasse réellement référence à la notion de propreté.

Faire face aux chemins de traverse

Les réactions comme les cris ou les fessées sont à bannir, même si vous retrouvez le pipi sur le tapis cinq minutes après une séance. L’enfant a besoin d’être rassuré la propreté ne doit pas devenir un enjeu affectif. L’enthousiasme disproportionné n’est pas non plus d’usage. Si un bravo ou un applaudissement sont important ne vous mettez pas à gagatiser sur le joli trésor laissé par votre enfant, surtout si vous videz le pot deux secondes plus tard. Bébé a de quoi être perdu. Pas de culpabilité ni de chantage. Expliquez à l’enfant qu’un petit accident, ce n’est pas grave. Il ne s’est sans doute pas rendu compte. La prochaine fois, il fera sur le pot. Et si au contraire malgré des séances régulières, le pot reste vide, ne vous inquiétez pas, persévérez dans le calme. N’imposez pas vos horaires à l’enfant. Mais allongez les périodes sans couche au fur et à mesure des progrès. Passées les premières séances, le pot doit rester dans la salle de bain ou les toilettes. Le salon n’est pas le lieu où l’on trône. Commencez par l’éducation le jour et n’en demandez pas trop à l’enfant. Le pipi au lit est une autre étape. Elle se franchit plus tard. Vers trois ans, l’enfant passe une période scatologique. Dire et redire les mots qui concernent les excréments le plonge dans des fous rires. Laissez faire, ça passe !

Article rédigé en collaboration avec Astrid CHARLERY – journaliste spécialisé dans l’enfance

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