Bébé est capable d’ouvrir et de fermer les poings : Le développement du toucher et la découverte du réflexe de « Grasping »
Durant la période de gestation et après la naissance votre bébé commence à utiliser ses 4 sens pour s’adapter à son environnement, construire son autonomie et maîtriser sa motricité. Ses sens suscitent au départ des réactions réflexes pour ensuite devenir des mouvements volontaires et plus précis afin de lui permettre d’agir sur l’environnement qui l’entoure. Bébé commence à ouvrir et fermer les poings, son toucher se développe et il découvre le réflexe de Grasping. Qu’est-ce que c’est ?
Le développement du toucher : le premier sens à apparaître chez l’enfant
Dès la 4ème semaine de gestation, le bébé commence à développer le toucher par l’intermédiaire des récepteurs tactiles présents sur son corps, puis sur sa bouche. Le toucher apparaît donc très tôt, et avant les autres sens. Il pourra alors opérer des prémisses de réflexes stimulés par les contacts avec le ventre de sa mère (contractions utérines, pressions extérieures, liquide amiotique…), mais aussi en réaction à son propre corps.
Pourquoi le toucher est-il vital pour le nourrisson ?
Le toucher a la principale fonction de pouvoir assurer le transfert d’informations du monde extérieur et de procurer des sensations multiples (le froid, le chaud, la douceur, la douleur, la pression…). Ainsi celui lui permet d’attribuer des caractéristiques aux objets (texture, poids, température, forme …) à l’aide de ses mains, de ses pieds, et de sa bouche. Il permet également la mise en place de la coordination visuo motrice lorsque l’enfant fait le lien entre ce qu’il voit et ce qu’il touche.
Le saviez-vous ?
« Vers l’âge de 3 ans, un enfant est aussi habile qu’un adulte pour reconnaître les caractéristiques d’un objet en le touchant. » (Selon le site naitreetgrandir.com)
C’est donc grâce au toucher que le bébé pourra être alerté en cas de danger. Par exemple si quelque chose lui fait mal, et développer ses préférences en termes de sensations tactiles en distinguant ce qui est agréable de ce qui l’est moins. Le toucher permet donc de maintenir le bébé en sécurité, et de développer son autonomie.
Le contact direct avec la figure d’attachement a également un rôle majeur en ce qu’il conditionne le bon développement hormonal de l’enfant ; il contribue à diminuer l’hormone de stress et stimule son système immunitaire. Ce contact est donc décisif dans les relations qu’il opère avec le monde qui l’entoure en favorisant la formation de liens interpersonnels et en facilitant les séparations.
Un peu d’histoire…
Bien que le bébé dépende de sa mère en raison de sa fonction nourricière, des études ont montré que le besoin de contact du nourrisson avec sa figure d’attachement prime sur le besoin primaire de nourriture. En effet, dans les années 70, Harlow montre lors d’une étude que les bébés singes se dirigent naturellement plus vers une mère factice constituée de mousse sans nourriture qu’une mère constituée de métal possédant un biberon !
Pour cela, le portage (ou « Holding ») est un excellent moyen de satisfaire le besoin de protection de votre bébé. Le contact peau à peau à la naissance permet en effet d’assurer la transition entre le ventre de la mère et le dehors ; la chaleur, la douceur et votre odeur seront les premières sensations qu’il recevra du monde extérieur. Le bébé, à la recherche des stimuli agréables aura le réflexe de s’agripper à vous et à rechercher votre sein. Ce contact constitue donc une étape décisive pour le bon déroulement de l’allaitement.
A partir de 4-5 mois, à mesure que sa visions s’améliore, le toucher permet au bébé de différencier le dehors du dedans, en créant une image mentale de ce qu’il voit par l’intermédiaire des récepteurs tactiles présents dans tout son corps et des stimuli extérieurs qu’il rencontre. Il s’approprie une image corporelle avec les différentes parties de son corps qui le constituent ainsi qu’une image de l’environnement extérieur à la fois en se touchant lui-même, mais également en touchant les objets qui l’entourent. Il se sent alors comme un tout unique, point de départ à la construction de son identité.
Les réflexes déjà présents à la naissance : Les réflexes archaïques
Dès sa naissance, le bébé est donc doté de réflexes innés et primitifs hérités de nos ancêtres ; les réflexes archaïques. Ces réflexes se développent très tôt, déjà durant la période fœtale. Ils se manifestent par des mouvements involontaires. C’est-à-dire qu’ils se produisent automatiquement et sans planification au préalable mais deviennent peu à peu intentionnels au fur et à mesure que son développement se constitue. Bien que la plupart d’entre eux disparaissent vers 3 mois pour laisser place à des mouvements volontaires, certains persistent comme le sursaut, la déglutition, le réflexe palpébral ou encore le bâillement. Ces réflexes sont primordiaux car ils garantissent la survie, le bon développement du système nerveux et l’adaptation dans l’environnement. C’est pourquoi ils sont vérifiés par les pédiatres à la naissance.
Le réflexe de moro par exemple, apparaît lorsqu’un bruit inattendu vient surprendre le bébé. Le bébé écarte alors symétriquement les deux bras et les deux jambes. Il est considéré comme le réflexe de défense par excellence et se transforme peu à peu en sursaut ! Le réflexe des points cardinaux quant à lui intervient lorsque le bébé tourne la tête et ouvre la bouche du côté où l’on lui caresse la joue. Il est essentiel dans le bon déroulement de l’allaitement.
Le réflexe de grasping : Qu’est-ce que c’est ?
Parmi les nombreux réflexes que le bébé possède, le réflexe de « grasping » ou « d’agrippement » est remarquable durant les deux premiers mois de vie du bébé. Lorsque vous stimulez les doigts ou la paume de main du bébé, vous remarquerez qu’il referme ses doigts et agrippe ce qui le stimule. C’est un réflexe qui se développe également au niveau de la plante de pied du bébé avec ses orteils, appelé dans ce cas réflexe de « Babinsky ». A la naissance, le bébé est donc déjà capable d’agripper avec robustesse votre doigt ou un objet de très petite taille!
Ce réflexe s’atténue après ses deux mois pour devenir un mouvement volontaire et permettre au bébé après de découvrir les nombreuses possibilités que lui offrent ses mains. Il cherchera à tâtonner, toucher, expérimenter différentes textures. Au fur et à mesure que sa préhension palmaire se développe, le bébé resserrera ses doigts pour attraper ce qui l’intéresse et les observer de plus près!
A partir de ses 5 mois, il commence à utiliser ses deux mains pour découvrir les objets et son propre corps à l’aide de sa paume et de ses doigts. Ce n’est qu’à partir de ses 7 mois qu’il commence à utiliser son pouce. Ainsi que ses 4 doigts pour manipuler un objet en adaptant l’ouverture de sa main en fonction de la taille de l’objet. Il commence d’ailleurs à utiliser ses mains pour manger tout seul vers ses 10 mois. Sa curiosité de découvrir l’environnement qui l’entoure et le développement de sa préhension s’influencent l’un l’autre dans l’accroissement de son autonomie.
Le réflexe de grasping : utile au quotidien ?
Ce réflexe est extrêmement utile dans la vie de tous les jours. Puisque c’est grâce à lui que l’enfant sera ensuite capable de développer sa motricité fine grâce à la coordination, l’agrippement et le maintien d’objets. Il permet également de distinguer le côté droit du côté gauche de son corps et en développant sa latéralité pour lui permettre plus tard de s’initier à l’écriture par exemple.
Voici une activité que vous pourrez réaliser avec votre tout petit pour l’aider à se servir de ses deux mains :
- Allongez bébé sur le dos. Placez un doigt dans le creux de sa main et laissez-le resserrer ses mains autour de votre doigt.
- Faites des petits mouvements (circulaire, horizontal ou vertical…) lents et agréables pour lui, afin de l’inciter à maintenir sa prise.
- Accordez-lui quelques minutes de repos, puis recommencez!
- S’il ne réagit pas, ce n’est pas grave. Il débute son apprentissage, et identifier les différentes sensations demandent un peu de temps!
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Sources:
Article rédigé par Inès Clowez (Ecole de Psychologues Praticiens de Paris, stagiaire en Psychologie du développement au Laboratoire Paragraphe et au sein de Gazouyi)
