Sondage : l’empreinte numérique de la famille

Près du tiers des bébés ont une empreinte numérique avant même de voir le jour

Les habitudes des parents façonnent le rapport au numérique de leurs enfants. Lorsque les parents sont connectés, les enfants sont plus enclins à être exposés aux écrans.
Découvrez dans cet article le rapport des parents à Internet et celui de leurs enfants de moins de huit ans aux écrans. Selon une étude menée par la faireparterie, en collaboration avec l’institut de sondage Gece. Par ailleurs, cette étude dévoile que 52 % des parents se considèrent comme accro à leur smartphone. Tandis que 72 % de leurs enfants préfèrent les écrans aux jeux traditionnels.

Voici quelques éléments clefs parmi les réponses de 1 011 parents d’enfants de moins de huit ans :

  • 30 % des bébés ont une empreinte numérique avant même de voir le jour.
  • 97 % des parents ont instauré des règles concernant l’utilisation des écrans et d’Internet par leur(s) enfant(s).
  • 89 % des enfants de moins de 8 ans ont une interaction régulière avec les écrans.
  • 92 % des parents utilisent Internet tous les jours, 52 % se déclarent être accro à leur smartphone.
  • 22 % estiment pouvoir être de meilleurs parents grâce à Internet.

Comment les jeunes parents annoncent-ils la grossesse ?

Même si la majorité des parents est hyper-connectée, 81 % ont préféré annoncer l’heureux événement à leurs proches de vive voix. Les femmes sont un peu plus adeptes d’Internet que les hommes pour l’annonce de la grossesse. En publiant une photo de l’échographie ou en annonçant la grossesse en ligne, les parents créent une empreinte numérique de leur enfant à l’état d’embryon. Par conséquent, près de 30 % des bébés ont une empreinte numérique avant même de voir le jour.

Les femmes ayant moins de 30 ans et les parents de très jeunes enfants (moins d’un an) sont les premiers à avoir recours à Internet et aux réseaux sociaux pour s’informer ou se renseigner.

Plus de la moitié des parents estiment qu’Internet leur permet d’être mieux informés que les générations précédentes sur la parentalité.

Pour 22 % des répondants, Internet est un outil qui les aide à être de meilleurs parents.

Ainsi, une majorité des parents s’estiment mieux informés que leurs parents à l’arrivée d’un enfant grâce à Internet. Cela traduit un véritable écart générationnel et le besoin des parents de se sentir soutenus dans leur nouveau rôle.

92 % des parents utilisent Internet au quotidien

Internet fait partie de notre quotidien : 92 % des parents d’enfants de moins de 8 ans utilisent Internet quotidiennement. Internet est une ressource précieuse pour aider les jeunes parents à s’informer et à éduquer leurs enfants.

46 % déclarent se sentir mieux informés grâce aux sites spécialisés dans la parentalité. Parmi eux, 35 % des parents interrogés consultent des sites Internet ou des blogs consacrés aux enfants et à la parentalité. 31 % suivent également les pages dédiées aux parents sur les réseaux sociaux ou sont inscrits dans un groupe ou réseau de parents.

Pour finir, 1 % des répondants ont même créé leur propre blog autour du sujet. Ces chiffres démontrent le rôle essentiel que joue désormais Internet dans la parentalité. C’est devenu un allié indispensable et un véritable soutien.

femme enceinte écran

L’avis du psychiatre :

Serge Tisseron, psychiatre et membre de l’Académie des technologies et Président fondateur de l’Association « 3-6-9-12. », nous fait part de ses recommandations :

« Nos enfants ont le désir d’imiter nos comportements avec les objets numériques avant même de les posséder. Cela veut dire qu’il faut être très vigilant. Dès qu’on a un bébé, il est très important de ne pas utiliser son téléphone mobile pendant qu’on est avec lui. Et quand il grandit, Il faut établir des règles familiales, notamment pas de téléphone pendant les repas, et jamais dans la chambre la nuit. Achetons-nous un réveil ! »

Le rapport des enfants aux écrans en quelques chiffres-clés :

  • 80 % des enfants s’intéressent aux écrans
  • 48 % jouent sur des applications
  • 31 % jouent sur le smartphone de leurs parents
  • 28 % des moins de 8 ans préfèrent les écrans interactifs aux jouets traditionnels
  • 26 % des moins de 8 ans maîtrisent la souris et jouent sur l’ordinateur
  • L’utilisation d’un assistant vocal (4 %) chez les enfants et les inscriptions sur les réseaux sociaux (classiques ou pour enfants, 3 %) sont moins fréquents

Dans le même sens que précédemment, l’exposition aux écrans augmente avec l’âge des enfants. Une minorité de parents incitent également leurs enfants à utiliser des écrans, afin qu’ils ne prennent pas de « retard » sur les autres dans l’apprentissage du numérique. Cela concerne 12 % des enfants.

empreinte numérique
https://www.faireparterie.fr/etude-enfants-rapport-digital/#enfants-ecrans

L’avis de l’orthophoniste :

Elsa Job-Pigeard, orthophoniste et co-fondatrice de l’association « joue pense parle », nous fait part de ses conseils : « avant 3 ans, pas d’écran : le jeune enfant a besoin de tout son temps et de toute son attention pour découvrir et comprendre le monde avec ses 5 sens et un adulte disponible à ses côtés. »

Par ailleurs, « après 3 ans, le parent est le garant de la variété du jeu, des échanges, des sollicitations qui nourrissent la pensée et l’imaginaire. Tout comme une alimentation variée est indispensable à la bonne santé du corps. Entre 3 et 10 ans, le temps d’exposition aux écrans ne devrait pas dépasser 10 à 20 % du temps libre de l’enfant. »

Quelles sont les mesures instaurées par les parents pour encadrer l’utilisation des écrans ?

Seuls 3 % des parents interrogés ont déclaré n’avoir mis aucune règle en place. Parmi les 97 % de parents qui ont mis des mesures en place, notre étude a révélé deux types de comportements pour protéger leur(s) enfant(s) : l’encadrement de l’accès aux écrans et celui de l’accès à Internet.

En moyenne, les parents mettent en place entre 3 et 4 mesures pour protéger leurs enfants et leur apprendre un usage plus sûr du numérique. Aussi, près d’un quart des parents éloignent leurs enfants des écrans. Leur motivation principale est fondée avant tout sur la peur qu’une surexposition entraîne ultérieurement des déficits d’attention et de langage chez leur enfant.

La quasi-totalité des parents sondés (90 %) créent une empreinte numérique à leur(s) enfant(s). Les parents ne font pas que surveiller le rapport de leurs enfants aux écrans, mais surveillent et paramètrent également l’accès à Internet. Un quart des parents dialoguent avec leurs enfants sur les risques liés à l’utilisation d’Internet.

L’avis du psychologue :

Michaël Stora, psychologue, déclare dans « Guérir par le virtuel : Une nouvelle approche thérapeutique », qu’« il est vraisemblable que le recours massif aux chats et aux blogs traduise donc non seulement une quête de meilleure estime de soi, mais aussi le besoin de combler des manques. Le désir inconscient, propre à nombre d’individus, de faire le jour et la nuit trouve une belle plate-forme d’expression dans le virtuel. Le voilà révélateur d’attentes et d’angoisses, de quête de pouvoir ou d’illusion de fusion. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les pratiques addictives par rapport au virtuel. »

À propos de l’étude :

Cette étude a été menée en France par la faireparterie avec l’institut de sondage Gece, sur un échantillon de 1 011 parents d’enfants de moins de huit ans. Découvrez les résultats dans leur intégralité en cliquant ici.

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