Bébé se réveille la nuit : causes, âges clés et solutions douces pour mieux dormir

Vous entendez votre bout d’chou pleurer au milieu de la nuit ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls ! Les réveils nocturnes sont fréquents entre la naissance et la première année. Derrière ces moments parfois épuisants, il y a des besoins naturels, un développement en cours et une grande envie de réassurance. Comprendre le sommeil de votre bébé, c’est déjà un premier pas vers des nuits plus paisibles pour toute la famille.

Pour approfondir, découvrez notre article sur le sommeil du bébé et comment l’accompagner en toute sérénité.

Comprendre le sommeil du bébé (0 à 12 mois)

Les cycles du sommeil chez le nourrisson

Durant les premiers mois, le sommeil d’un bébé est très différent de celui d’un adulte. Il alterne entre des phases légères et profondes, et son cerveau apprend à organiser ses cycles. Selon Sébastien Colson, puériculteur et président de l’ANPDE, ces réveils sont normaux : ils témoignent d’un système nerveux encore immature. Il faut souvent plusieurs mois avant que le rythme jour-nuit se stabilise.

Pour en savoir plus, écoutez notre podcast expert consacré au sommeil des tous-petits, animé par Juliette Moudoulaud, experte en sommeil de bébé et fondatrice de Fée de beaux rêves.

Les phases du sommeil : lent, paradoxal et agité

Le sommeil du nourrisson se compose de plusieurs stades : le sommeil calme (ou lent), le sommeil paradoxal et le sommeil agité. Ce dernier, caractérisé par de petits mouvements ou gémissements, est normal et reflète l’activité cérébrale intense liée au développement. Ces micro-réveils font partie d’un processus d’apprentissage vers un sommeil réparateur.

Chez le nouveau-né, un cycle complet dure environ 50 à 60 minutes, contre 90 minutes chez l’adulte. Chaque cycle comprend environ 20 minutes de sommeil calme, 20 minutes de sommeil paradoxal et une phase de transition agitée.

  • Le sommeil calme permet au corps de se reposer : la respiration devient régulière, la température baisse légèrement et l’énergie se concentre sur la croissance et la récupération.
  • Le sommeil paradoxal, plus actif, stimule le développement cérébral, la mémoire et l’intégration des apprentissages vécus dans la journée. La phase agitée marque la jonction entre deux cycles. C’est souvent à ce moment que le bébé bouge, gémit ou entrouvre les yeux avant de se rendormir.

Bébé dormant paisiblement dans son lit, illustrant un sommeil calme et sécurisé.
Un environnement rassurant et une température adaptée favorisent le sommeil paisible du bébé.

Les réveils entre les cycles : un phénomène naturel

Se réveiller en pleine nuit est tout à fait normal. Dans la deuxième partie de la nuit, après minuit, un bébé peut se réveiller deux à quatre fois, aux jonctions entre les cycles de sommeil. À la fin d’un cycle, il se trouve en sommeil paradoxal et, pour entamer un nouveau cycle, doit revenir à une phase de sommeil léger. Ce court éveil, lorsqu’il dure moins de trois minutes, ne perturbe pas la qualité de son sommeil. La plupart du temps, il se rendort spontanément sans même que ses parents ne s’en aperçoivent.

Comme le souligne Astrid Charlery, journaliste spécialisée dans l’enfance, ces micro-réveils font partie du développement naturel du bébé. Ils traduisent sa capacité à réguler progressivement son sommeil et à trouver son propre rythme. Pour les parents, comprendre ces mécanismes aide à mieux vivre ces nuits entrecoupées et à ne pas s’inquiéter inutilement.

Cependant, si l’enfant est inquiet, il peut se réveiller complètement et rester éveillé pendant un cycle entier, soit une à deux heures. Il peut alors pleurer ou crier pour appeler ses parents : une réaction normale pour chercher réassurance et contact. Dans ces moments, il est essentiel de le rassurer sans dramatiser. S’il est tout petit, le bercer doucement ou le prendre contre soi l’aide à se sécuriser. S’il est plus grand, une caresse ou quelques mots apaisants suffisent souvent à le réconforter et à favoriser un retour au calme.

En cas de troubles du sommeil persistants ou de réveils très fréquents, mieux vaut en parler avec un professionnel de santé. Un échange avec le pédiatre permet d’identifier d’éventuelles causes médicales ou émotionnelles et d’éviter le recours inutile aux médicaments. Le dialogue et la compréhension des besoins de votre enfant sont souvent les premiers pas vers un sommeil plus serein.

Une maturation progressive du rythme jour/nuit

Entre 0 et 3 mois, le sommeil de bébé est morcelé : il dort par petites phases de deux ou trois heures. À partir de 4 mois, il commence à regrouper ses temps de sommeil la nuit et reste plus éveillé dans la journée. Vers 9 mois, ses cycles s’allongent et s’approchent peu à peu de ceux d’un adulte, même si les réveils ponctuels persistent. C’est à ce moment qu’apparaît le rythme veille-sommeil, avec des périodes d’éveil plus stables dans la journée.

Bébé éveillé dans son lit, observant autour de lui, illustrant les réveils nocturnes normaux du nourrisson.
Les micro-réveils sont fréquents entre deux cycles de sommeil et ne doivent pas inquiéter les parents.

Le rythme veille-sommeil se met en place progressivement. On vous propose un éclairage complémentaire sur le rythme du sommeil du bébé et ses évolutions.

Pourquoi votre bébé se réveille-t-il la nuit ?

Les besoins physiologiques et le développement émotionnel

La faim, une poussée dentaire ou un rhume peuvent interrompre le sommeil. Dans d’autres cas, c’est le besoin de contact ou de réassurance qui provoque un éveil. Nathalie Debrock, spécialiste du sommeil et des rythmes de vie des tout-petits, rappelle que chaque enfant traverse des phases différentes. Il n’existe pas de “mauvais dormeur”, mais des besoins à observer avec bienveillance. Vers 8 ou 9 mois, certains bébés traversent ce qu’on appelle l’angoisse de la séparation : ils comprennent que leurs parents peuvent s’éloigner, ce qui peut provoquer des réveils plus fréquents. Cette étape, normale et passagère, se surmonte avec douceur et constance. Comme l’explique Nathalie Debrock, spécialiste du sommeil et fondatrice du Berceau Plume

« la régularité et la présence rassurante du parent aident le bébé à dépasser cette période en confiance ».

Vous pouvez aussi écouter notre podcast dédié au sommeil de l’enfant avec Valérie Carlier, conseillère en sommeil et en bien être bébé et enfants de 0 à 6 ans et fondatrice de l’agence conseil « Le sommeil des ptits loups ». Ce podcast explore les principales étapes du sommeil de la naissance à la petite enfance.

Les périodes de croissance et les changements de rythme

Après une journée bien remplie, un bébé peut avoir du mal à décompresser. L’article « Comment endormir bébé après une journée chargée » le souligne : les stimulations, les apprentissages et la fatigue émotionnelle influencent la qualité du sommeil. Il est donc essentiel de garder des repères stables, notamment sur les horaires de coucher et le rituel du coucher, qui favorisent la détente et la sécurité affective.

Les déplacements et les vacances peuvent aussi bouleverser les repères du bébé. Retrouvez nos conseils pour préserver le sommeil de bébé en vacances.

L’environnement du sommeil des bébés

Une pièce trop chaude, un bruit de fond ou une lumière vive peuvent troubler l’endormissement. Le choix du pyjama et de la gigoteuse joue aussi un rôle important. La température idéale d’une chambre se situe entre 18 et 20 °C selon Santé publique France. Veillez aussi à maintenir une atmosphère calme et une lumière douce. Les bruits blancs peuvent aider certains bébés à retrouver un sommeil réparateur. Pour approfondir, voir l’article : Sommeil et pyjama bébé.

Les outils de surveillance du sommeil

Certains parents utilisent des appareils connectés pour suivre les cycles de leur enfant. L’équipe de Bébé Dodo rappelle que ces dispositifs peuvent aider à comprendre les habitudes de sommeil, mais ne remplacent jamais la vigilance parentale ni les conseils médicaux. Ces outils peuvent prendre plusieurs formes : babyphones avec capteurs de mouvement, veilleuses intelligentes qui enregistrent la température et l’humidité, ou capteurs de respiration placés sous le matelas. Leur objectif est d’accompagner les parents dans l’observation du sommeil du nourrisson, sans se substituer à leur intuition ni à l’avis des professionnels de santé.

Observer avant d’intervenir

Comment aider bébé à se rendormir la nuit ?

Il est fréquent qu’un bébé bouge ou gémisse sans être totalement éveillé. Attendez quelques secondes : il peut se rendormir seul. Intervenir trop vite peut perturber son cycle naturel. Chaque enfant a son propre rythme : l’observer permet d’ajuster les réactions et d’encourager une autonomie progressive du sommeil.

Apaiser sans dépendance au sommeil assisté

Le contact et la voix douce sont souvent suffisants pour apaiser un bébé. Nathalie Debrock recommande de rester présente sans forcément bercer ou nourrir systématiquement l’enfant. Une main posée sur sa poitrine ou une caresse sur la joue peuvent suffire à le rassurer. Vous pouvez aussi consulter sa vidéo « Prévenir les perturbations du sommeil liées aux changements de rythme de vie » ci-dessous.

Endormir un nouveau-né dans les bras paraît naturel et rassurant : ce contact répond à son besoin fondamental de sécurité. Écouter votre bébé, l’observer et lui répondre favorise la confiance et participe à l’apprentissage du sommeil autonome. Comme le rappelle Nathalie Debrock, spécialiste du sommeil et fondatrice du Berceau Plume, « chaque bébé a besoin d’un cadre rassurant pour trouver son rythme, et le contact corporel en fait partie ». Le doudou, sous différentes formes, joue aussi un rôle de continuité affective lorsque le parent s’éloigne.

Côté couchage, veillez à ce que le lit soit adapté à la taille du tout-petit. Un espace trop grand peut le désorienter et perturber son sommeil. Les organismes de santé, comme Santé publique France, rappellent que pour prévenir la mort inattendue du nourrisson (M.I.N.), il est conseillé de coucher bébé sur le dos, dans un lit ferme et dégagé, sans oreiller ni couverture. Ces conditions simples assurent confort et sécurité tout au long de la nuit. Découvrez aussi le lit évolutif Petite Amélie, conçu pour accompagner le sommeil de votre enfant au fil de sa croissance.

Le rôle du bercement et des rituels sensoriels

Les mouvements de balancement stimulent la production d’ondes cérébrales apaisantes.

Maman berçant son bébé dans les bras, illustrant le contact et la réassurance avant le sommeil.
Le bercement ou le contact corporel aident le bébé à se sentir en sécurité et favorisent son endormissement.

Le bercement, la musique douce ou une lumière tamisée favorisent un retour au calme. Ces gestes ne sont pas des “mauvaises habitudes” mais des transitions vers le sommeil. En revanche, veillez à ne pas créer une dépendance systématique au bercement pour éviter des réveils plus fréquents.

Créer une routine apaisante avant le coucher

Une routine stable aide votre enfant à anticiper la nuit. Lecture, berceuse ou câlin : choisissez un rituel simple et répétez-le chaque soir. Cette constance rassure votre bébé et soutient la production d’hormones du sommeil. Les chercheurs de l’OMS rappellent qu’un rituel du coucher régulier améliore la qualité du sommeil et réduit les micro-réveils. L’heure du coucher doit rester cohérente, même les week-ends.

La tétine peut aussi jouer un rôle dans l’endormissement. Elle procure un effet apaisant grâce à la succion non nutritive, et peut aider certains bébés à s’endormir plus facilement. Cependant, si elle tombe pendant la nuit, elle peut devenir un facteur de réveil fréquent. L’idéal est de l’utiliser comme un outil de réconfort temporaire, sans en faire une habitude indispensable. Lorsque votre enfant grandit, vous pouvez l’accompagner doucement vers un endormissement sans tétine, au même titre que pour d’autres objets transitionnels comme le doudou.

Favoriser l’endormissement autonome

Qu’est-ce que l’endormissement autonome ?

Il s’agit de la capacité d’un bébé à s’endormir et se rendormir sans aide extérieure. Vers 6 mois, certains y parviennent naturellement, d’autres plus tard. Chaque enfant progresse à son rythme et selon son développement émotionnel.

L’accompagnement progressif

L’objectif n’est pas de “laisser pleurer”, mais d’accompagner la transition en douceur. Juliette Moudoulaud, consultante spécialiste du sommeil, insiste sur l’importance de la bienveillance : un enfant qui se sent sécurisé trouve plus facilement son équilibre. Elle partage d’ailleurs de nombreux conseils pratiques sur Fée de Beaux Rêves, un site dédié à l’accompagnement des parents dans le respect du rythme de leur enfant.

Quand et comment encourager cette autonomie ?

Attendez que votre bébé soit apaisé et que la période soit propice (hors poussée dentaire ou grande acquisition). Introduisez progressivement des moments où vous le laissez s’endormir seul, tout en restant présente. Ce processus favorise un sommeil plus long et plus réparateur.

Quand faut-il consulter un professionnel ?

Reconnaître les signaux qui nécessitent un avis médical

Des réveils accompagnés de fièvre, douleurs, vomissements ou ronflements doivent motiver une consultation. Ces signes peuvent révéler une pathologie comme une apnée du sommeil (Sources : ameli.fr, mpedia.fr).

Les bons interlocuteurs

Le premier réflexe : en parler à votre pédiatre. Les puéricultrices et les professionnels formés au sommeil de l’enfant peuvent également vous orienter. Sébastien Colson (ANPDE) recommande d’évaluer l’ensemble du contexte : alimentation, développement, rythme et environnement. Un accompagnement adapté permet de restaurer un sommeil plus serein pour l’enfant comme pour les parents.

Les bons réflexes pour des nuits plus paisibles

Ajuster l’environnement de sommeil

Température modérée (entre 18 et 20 °C selon Santé publique France), pièce aérée, pyjama respirant : ces détails font la différence. Évitez les écrans ou les stimulations trop tardives avant le coucher. Un environnement calme et obscur favorise un sommeil réparateur.

Retrouvez nos conseils pour bien choisir la gigoteuse de votre bébé, adaptée à la saison et à son confort.

Rythmer les siestes et les couchers

Un rythme régulier favorise la qualité du sommeil et l’équilibre veille-sommeil. Essayez de coucher votre bébé à heures fixes et de maintenir des siestes adaptées à son âge. À 9 mois, deux siestes suffisent en général. Un bon rythme aide aussi à soutenir le développement du langage et la mémoire à long terme.

Pour mieux comprendre les besoins de votre enfant, découvrez notre podcast consacré à la sieste du bébé avec Nathalie Debrock, experte du sommeil et fondatrice de Berceau Plume, qui rappelle les bienfaits de la sieste pour bébé… quand elle est bien faite !

Maintenir la sérénité familiale

La patience et la cohérence sont vos meilleurs alliés. Les réveils nocturnes diminuent naturellement avec le temps. Valorisez les petits progrès : chaque nuit un peu plus calme est déjà une victoire. Juliette Moudoulaud, de Fée de Beaux Rêves, souligne que la confiance parentale et la régularité sont les clés pour aider l’enfant à bien dormir.

Le saviez-vous ?

Entre 0 et 12 mois, un bébé dort en moyenne 14 à 17 heures par jour selon l’OMS (2024).

À 2 ans, il dort encore 12 à 13 heures, puis environ 11 heures entre 3 et 5 ans. Ce besoin élevé soutient son développement cérébral et émotionnel.

FAQ : questions fréquentes sur le sommeil de bébé

Pourquoi mon bébé se réveille-t-il la nuit en pleurant ?

Les pleurs peuvent traduire un besoin de contact, une poussée dentaire, un inconfort digestif ou un petit épisode de maladie comme un rhume, une angine ou une otite. Ces situations, le plus souvent bénignes et passagères, peuvent perturber le sommeil de votre enfant pendant quelques jours.

En mettant en place les conseils évoqués dans cet article — un rituel apaisant, un environnement calme et des repères stables — la majorité des bébés retrouvent rapidement un rythme plus serein. Si malgré ces ajustements les réveils restent très fréquents ou s’accompagnent d’autres signes (fièvre, douleurs, irritabilité marquée), il est préférable d’en parler avec votre pédiatre pour écarter une cause médicale.

À quel âge un bébé fait-il ses nuits ?

La majorité y parvient entre 6 et 12 mois, mais chaque bébé a son rythme.

Comment favoriser un sommeil plus long ?

Établissez un rituel calme, gardez une chambre tempérée et évitez la surexcitation avant le coucher.

Bébé de 9 mois : pourquoi se réveille-t-il toujours à la même heure ?

Ses cycles de sommeil sont encore immatures : il peut se réveiller en fin de cycle sans réussir à se rendormir seul.

Quand faut-il consulter pour des troubles du sommeil ?

Si les réveils s’accompagnent de douleurs, de pleurs inconsolables ou d’une fatigue marquée, demandez conseil à un professionnel.

Découvrez tous nos articles sur le sommeil de l’enfant sur notre blog parentalité

Sources et remerciements

Nathalie Debrock – Le Berceau Plume
Juliette Moudoulaud – Fée de Beaux Rêves
Équipe Bébé Dodo – bebe-dodo.fr
Sébastien Colson – ANPDE
Astrid Charlery – journaliste enfance
ameli.fr – Sommeil de l’enfant : ses étapes, sa durée et ses troubles
mpedia.fr – Troubles de l’endormissement, réveils et terreurs nocturnes
ameli.fr – Comment bien coucher un bébé ?
UNICEF – Le sommeil des nourrissons


Rédaction : Equipe Enjoy Family – Organisateur du salon Baby et spécialiste de la parentalité et de la petite enfance (0-3 ans) auprès du grand public et des professionnels avec Nathalie Debrock (Le Berceau Plume), Juliette Moudoulaud (Fée de Beaux Rêves), l’Équipe Bébé Dodo, Sébastien Colson (ANPDE) et Astrid Charlery (journaliste enfance).

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