Bébé ne veut pas dormir tout seul

Pourquoi mon bébé ne veut-il pas dormir tout seul ? 

Chez les jeunes enfants le sommeil se construit progressivement. Amener votre bébé à dormir tout seul se fait également petit-à-petit, c’est un apprentissage, à l’aide de rituels et d’instants précieux à partager avec votre bébé. Plus ces échanges sont réguliers et sereins, plus il se sentira sécurisé et gagnera en autonomie. 

Voyons ici les 3 étapes, et le point sur quelques croyances.

Comment apprendre à bébé à dormir tout seul ?

Première étape

Pour aider bébé à dormir tout seul, la première étape est déjà d’accepter l’idée que, peut-être, au début en tous cas, ..il ne puisse pas faire autrement que de demander votre présence pour s’endormir et rester endormi.. Le bébé ou petit enfant est un petit d’humain, pas un petit humain ! Rien à voir avec un adulte en miniature. Sa construction, très progressive, passe par une notion de temps que les sociétés et les cultures appréhendent différemment, et qui, pourtant, chez l’humain, est unique. C’est-à-dire que le petit bébé doit passer par des stades obligatoires pour ensuite passer à l’étape de progression suivante. Et cela prend du temps, un certain temps, quelque soit le mode de vie que nous avons choisi. 

Dormir est une fonction essentielle et vitale, liée à un besoin fondamental de repos, pendant lequel s’organise la fabrication de notre corps et de notre cerveau, à chaque instant, chaque seconde. Plus tard, pour nous les adultes, à la réparation et régénération de chaque cellule de notre organise. Pour cela nous devons passer par le lâcher-prise, indispensable à lâcher l’éveil et accéder au sommeil réparateur et bienfaisant.

Comment un bébé peut-il y accéder ? – Deuxième étape

Pour aider bébé à dormir tout seul, la deuxième étape est de comprendre que nous pouvons l’accompagner dans cet apprentissage…en restant près de lui au début , les premiers mois. Par notre présence rassurante, apaisante, régulière, sécurisante. Par nos échanges, notre voix, nos regards, nos gestes, notre odeur, tout ce qu’il connait depuis la naissance (et même avant pour certains comme nos voix, nos bruits) et qui constitue son monde absolu.

Il s’agit donc d’être présents au travers des soins, des contacts, des échanges, des rituels qui varient selon son âge, la culture familiale et les habitudes parentales. 

Ce sont par exemple le peau à peau, les bras, le portage, un couchage adapté, l’emmaillotage, la parole, le regard qui permettent au fur et à mesure d’aider bébé à se sentir en sécurité et à s’endormir tout seul. Ce sont les rituels de câlins, de proximité, de réassurance, de réponse à ses appels.

Dernière étape

Enfin, la 3me étape sera une phase de transition indispensable pourra être mise en place, à partir de 4 mois environ, et avant 7 mois, (ou après 9 mois ensuite) ; ceci permet au bébé d’apprendre l’autonomie d’endormissement qui lui permettra de dormir et se ré-endormir indépendamment de la présence proche de maman ou papa. Il s’agit de coucher bébé en modifiant progressivement les conditions de couchage. Par exemple, – —  – distancer la fin du repas du coucher, environ 1/2h,  (ce qui par ailleurs permet une meilleure digestion) ;

– si vous endormez bébé dans les bras, vous pourrez commencer par le poser dans son lit, accompagné d’une phrase totem, régulière, rassurante, avec quelques mots simples, comme « je vois que tu as bien sommeil, je te mets dans ton lit maintenant, bonne nuit, je t’aime, à demain ! » ; vous restez à coté de bébé, proche de lui, il va apprendre cet éloignement progressif. Au bout de quelques jours vous ne le touchez plus et êtes un peu plus loin ds la pièce, ou même en dehors si cela se passe bien.. tout est question d’apprentissage et de sérénité.

– peu de stimulations, une petite musique apaisante éventuellement

Réponse à quelques croyances : vrai ou faux ??

1. Endormir bébé dans ses bras va le rendre capricieux

FAUX !!

Dépendant, peut-être, cela peut être un conditionnement, et, bonne nouvelle, se déconditionne !

Le caprice est une autre notion, totalement impossible à développer chez les tout-petits. Nous l’aborderons dans un autre article.

Endormir un nouveau-né ou un nourrisson dans les bras paraît normal. Nous sommes des mammifères, le petit d’homme est fait pour être porté. Pourtant il s’agit aussi d’éviter, par exemple, qu’un endormissement systématique aux bras, habituel à 2 mois, dure encore à 2 ans.

Pour cela, il est nécessaire de veiller au bon déroulement des phases de transition, (voire plus haut) qui permettent de passer d’un apprentissage à l’autre, en modifiant les comportements et réponses des adultes à la demande de bébé. Ainsi, la phase de transition, mise en place vers 4 mois après la naissance à terme permet de préparer en douceur l’évolution vers l’autonomie d’un endormissement, qui pourrait ainsi être acquise vers 5 ou 6 mois. Ensuite, entre 7 et 9 mois, le bébé vivant dans son développement une période complexe dite « de séparation », on évite tout changement important dans sa vie. Bon, ça veut juste dire que l’apprentissage de l’autonomie d’endormissement non réalisé avant 7 mois, eh bien sera reporté après les 9 mois environ du bébé…

2. Écouter bébé, et lui répondre, l’aide à être rassuré

VRAI

Lorsque bébé ne peut pas dormir tout seul, il a parfois besoin d’être rassuré. Il vous appelle ? L’écouter et lui répondre, à tout âge, sont essentiels. Le toucher, l’envelopper du regard, de nos attentions le sont aussi. S’il se sent entendu, il pourra apprendre à se laisser aller au sommeil, dans la confiance de sa mère, de son père, de l’adulte.

Lui répondre est important, même sans comprendre la situation, ou l’origine des pleurs. Car les pleurs sont un langage, un mode d’expression, l’évacuation d’une émotion, d’un quelque chose à dire ou à évacuer. Ainsi, si votre bébé pleure, et qu’il se calme lorsque vous le prenez dans vos bras, cela veut juste dire ..que vous avez trouvé la bonne réponse, celle dont il avait besoin. Imaginez, juste un instant, la situation inverse : il pleure, et vous n’arrivez pas à l’apaiser ; que ressentez-vous ?

Et puis, un instant, imaginons la situation suivante. Nous-même ressentant un mal être ou une difficulté, cherchons à contacter quelqu’un pour évoquer ce qui nous pèse. Cette personne ne nous répond pas, ne nous écoute pas ou répond sur un autre sujet. Que ressentons-nous ?

Sans réponses à ses pleurs ou à ses appels, le bébé peut vivre une grande insécurité. Elle peut se traduire, très rapidement, par des difficultés de sommeil.

Plus on répond à un bébé (pleurs, contorsions, recherche de contacts visuels, petits cris pour vous appeler, etc), plus on le sécurise.

Qu’il ait 6 semaines ou 3 ans, le bébé a besoin de se sentir en sécurité dans toutes les phases de son apprentissage. Apprendre à s’endormir et à dormir seul en est un, très important, et pas forcément facile. La sécurisation apportée par le langage verbal et corporel des parents à ce moment est essentielle. Plus le parent est serein, plus le petit apprendra la sérénité dans l’endormissement.

3. Sécuriser, c’est bien, mais bébé ne sera pas autonome ! Il aura toujours besoin de nous !

FAUX

La vérité est toute autre, développée largement par tous les plus grands spécialistes du développement du bébé et jeune enfant.

Plus on sécurise un bébé lors de ses apprentissages, plus il sera facile de lui apprendre l’autonomie.

Valable pour tout, le sommeil, la marche, la propreté, le langage, le permis voiture, la natation ou le skate board…Posez-vous la question : quel contexte vous permet d’apprendre le plus facilement ? On pourrait parier que ce serait lorsque l’accompagnant tolère vos erreurs et vous montre comment faire, avec calme et sérénité ; eh bien, c’est normal. La recherche nous démontre que les hormones de stress limitent et bloquent les apprentissages. Ceci est valable toute notre vie…

Votre bébé aura donc besoin de votre présence apaisante et rassurante. Une présence très proche au début de la vie, puis un peu moins ensuite ; progressivement il apprendra la possibilité de s’endormir seul, ce qui peut être possible vers 5 ou 6 mois ; parfois avant, parfois après, tout est question d’équilibre familial…. 


Article rédigé par Nathalie Debrock , spécialiste conseils et formations du sommeil et rythmes de vie des bébés et petits enfants

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