Confinement et parentalité : des clés pour s’adapter

Être parent, dans notre société « moderne » relevait déjà souvent d’un défi, qui prend une autre formeface au confinement. Il n’existait déjà pas de notices toutes faites pour s’inscrire dans uneparentalité « performante » hier, alors nous n’en trouverons pas une, toute aussi préétablie, pour répondre aux enjeux de cette crise sanitaire causée par le Covid19.

Les parents répondent au besoin de sécurité émotionnelle de l’enfant

Pendant le confinement, la compréhension des besoins de l’enfant, va nous permettre d’inventer de nouvelles modalités relationnelles, sur lesquelles nous pourrons nous appuyer pour transformer cette étape sociétale.

Nous le savons aujourd’hui, l’enfant pour se construire a besoin de sécurité émotionnelle. Ce socle sur lequel il va pouvoir s’appuyer pour explorer le monde et s’épanouir, mobilisant toutes ses richesses. Les parents deviennent alors sa base de sécurité, ce réconfort sur lequel il peut compter pour retrouver son équilibre intérieur, ce refuge dans lequel il peut se blottir en cas de danger et de menace.

S’il ressent de la peur, émotion actuellement inévitable pour chacun d’entre nous face à la menace ambiante, il va sursolliciter son entourage, présenter des troubles du sommeil, des refus alimentaires, ou s’enfermer dans un isolement qu’il pense être protecteur.

Confinement et parentalité : le rôle des parents est essentiel

Les parents ont alors la responsabilité de le sécuriser, le réconforter, l’aider à réguler ses émotions, dans son cerveau encore fragile et immature, qui ne peut prendre conscience de la crise que nous traversons, qu’à travers nos mots, nos gestes, notre regard de parent. Rendre son environnement plus cohérent et prévisible, alors qu’il est totalement menaçant pour nous : c’est là que se joue notre fonction parentale au cœur de cette pandémie. Faisons-nous confiance, en tant que parents, pour inventer une nouvelle manière de vivre ensemble.

Cette lisibilité rassurante, dont l’enfant a besoin invite à :

Structurer le temps et l’espace :

L’enfant n’a pas, avant l’âge d’environ 6 à 7 ans, une lecture stable du temps. Il s’inscrit dans une temporalité immédiate sans capacité d’anticipation. Aidons-le à trouver des repères dans ce monde désorganisé :

Inventer de nouveaux repères quotidiens

Pour rythmer ces journées, qui se ressemblent toutes. Installer des rituels pour donner à notre temporalité suspendue un sens nouveau.

Prenons un temps commun, afin de leur faire part des nouvelles « partageables »

Entre mise sous silence et dramatisation, faisons-nous confiance pour trouver les mots justes, afin de leur expliquer le contexte que nous traversons

Organiser les espaces physiques

Il faut guider l’enfant dans l’exploration de son environnement confiné. Faisons place à notre créativité, afin que par exemple, nos escaliers, vécus antérieurement comme dangereux, deviennent un espace commun d’escalade et d’exploration, jalonné de quelques nounours et jouets à contourner.

Confinement et parentalité : Accueillir et transformer ensemble notre vécu émotionnel 

Personne n’est épargné et les émotions viennent nous assaillir, enfant comme adulte. La différence réside dans le fait que l’enfant seul ne peut pas réguler ses émotions, et plus particulièrement la peur. Il va s’appuyer sur sa figure d’attachement pour y parvenir.

Reconnaitre que cette période est très désorganisante psychologiquement, comme elle l’est physiquement et matériellement.

Nous perdons le contrôle de nos vies, malgré tous nos efforts pour maintenir les quelques repères que nous connaissons. Ce que nous vivons est « impensable ». Pour nos enfants aussi… Cette conscience nous invite à accepter de ne pas s’inscrire dans une parentalité performante, où nous parvenons à tout organiser : l’école, le télétravail, la tenue de la maison, la préoccupation pour nos proches, les courses en milieu potentiellement contaminé… Juste Être Ensemble.

Créer des espaces psychiques dédiés à l’expression de nos émotions et ressentis

Protéger nos enfants ne passent pas par le silence sur nos ressentis. Comment avons-nous vécu cette journée ? Quels bons moments l’ont émaillée ? Comment est-ce que je me sens physiquement ? Comment va notre famille proche ? Il est alors possible de créer un dé des émotions (joie, peur, colère, tristesse, surprise, dégout) auquel la famille joue tous les soirs : chacun son tour, lance le dé et témoigne d’un moment de la journée, où il a ressenti l’émotion désignée par le dé.

Partager des moments

Partagez des instants, des bulles où la magie, la complicité, la chaleur humaine, la présence viennent nourrir ce lien si précieux qui nous rend vivant et vibrant. Il est possible alors d’utiliser un timer ou un sablier ou tout simplement une petite horloge pour montrer à l’enfant combien de temps nous allons lui consacrer, avant de devoir « partir au travail », sur le bureau installé juste à côté. Certes l’espace semble être le même : à nous de lui donner plus de lisibilité pour qu’il identifie les moments de disponibilité et les moments où nous ne pouvons pas avoir la même attention émotionnelle.

[A lire aussi : Covid-19 – Nos conseils pour mieux vivre le confinement avec ses enfants]


Toute l’équipe de l’Institut de la Parentalité reste engagée auprès des familles et des professionnels et propose :

  • Des articles ressources sur tous ces enjeux d’une parentalité questionnée par le contexte de l’insécurité que nous traversons (site internet : institut-parentalite.fr)
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